Rapport officiel de la mission 8AF 412.
Archives USAAF
Au rapport pris dans les archives de l'USAA sont jointes quelques explications complémentaires tirées du livre de William CUPP, membre de l’équipage et auteur du livre De la Picardie aux camps nazis.
Le 14 juin 1944, la 8ème armée de l'Air américaine dépêchait sa mission 8AF 412 composée de trois divisions de bombardement, soit au total 1525 bombardiers dont la mission était de bombarder 33 objectifs différents en France et en Belgique. Tous ces objectifs étaient des terrains d'aviation allemands. Trente-six B24 de la 3ème Division avaient reçu comme objectif l'aérodrome de Laon/Athies, dans le département de l’Aisne.
L'escorte de cette escadre était constituée de 751 chasseurs P38 "Lightning", P47 "Thunderbodft" et P51 "Mustang".
Pour l'ensemble de cette importante mission, 14 bombardiers et 7 chasseurs furent portés disparus.
16 hommes trouvèrent la mort.​
L'avion tombé à Wodecq était le "Liberator" B24J 160-CO, n° de série 44-40460 du 496ème Bomber Group "Heltons Hellcats", 861ème Squadron, code Q4, lettre individuelle G.
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L'appareil portait le nom de One Long Hop. Les mécaniciens avaient prévenu l'équipage qu'il était destiné à la "casse". Mais ce 14 juin 1944, il décolla tout de même vers 5h00 du matin de sa base située à Debach en Angleterre. Il prit un premier cap à 100°, empruntant ainsi la route Nord par rapport à son objectif. Ce contournement permettait à la formation d'éviter autant que faire se peut les aérodromes ennemis et la concentration de batteries anti-aériennes (flak) tout le long des côtes françaises.​
L'avion est vu pour la dernière fois par le st Lt Rolland J. DYGERT à 06h40 au-dessus de Laon. Il a d'abord fait deux passages sur l'objectif et a été touché par la flak au troisième passage. Son moteur n° 4 a été mis hors d'usage. Il a quitté la formation et fait route au Sud, dans de bonnes conditions et en maintenant son altitude. Nous ignorons par où est passé l'appareil, mais nous le retrouvons vers 9h00 à Chièvres en Belgique où il essuie le feu de la ceinture de défense anti-aérienne du champ d'aviation.
William CUPP déclare : "Cette fois, il y avait des trous partout. Nous pouvions entendre l'air siffler à travers l'avion. Malgré cela, nous espérions tout de même atteindre la côte. L'équipage a balancé par la soute à bombes tout ce qui pouvait alléger l'appareil, en ce compris toutes les armes de bord et les munitions. Mais l'avion ne tenait plus l'air".
Hugh BOMAR ajoute : "Nous avions perdu deux moteurs, les réservoirs étaient troués, nous n'avions plus de carburant, mais il n'y avait pas d'incendie".
Un peu après, le Lt WRIGHT déclare : "Nous avions perdu trois moteurs".
Le pilote a donné le choix à ses hommes : rester à bord et tenter un atterrissage forcé ou sauter. L'avion était alors à 6000 pieds, soit une altitude de 2000 mètres.
Tout l'équipage a sauté; seul le pilote a perdu la vie. Se rendant sans doute compte qu'il ne pourrait pas poser son avion, il décida finalement de sauter, mais étant trop bas, son parachute ne s'ouvrit pas.
L'avion est tombé à Wodecq entre les hameaux du Buis et de Marloyau. Le corps du pilote n'est pas bien loin de l'épave. Des débris jonchent le sol sur un rayon de plusieurs centaines de mètres.
Dans le rapport KU 2195, les Allemands identifient la lettre G sur la dérive, en-dessous du n° de série. Ils déclarent l'avion détruit à 99% (!). Ils précisent que les pièces de moteurs, les équipements des aviateurs, les documents de vol, les plaques d'identité ainsi que des effets personnels ont été emportés par des habitants de Wodecq.
"Marcel Leroy était un petit garçon de 4 ans, mais il a assisté à l'événement et en témoigne. Ce témoignage est fidèle à la réalité et correspond en tous points aux informations et déclarations qui figurent dans les documents d'archives."​
Le pilote, 2nd Lt Floyd E. ADDY est décédé. On n'a pas retrouvé sa plaque d'identité, mais il a pu être identifié grâce à une photo et aux déclarations des membres d'équipage capturés. Les Allemands l'ont inhumé le 15 juin au cimetière de Chièvres, tombe n° 18. A la Libération, ses restes ont été transférés au cimetière de Margraten, parcelle N,
allée 18, tombe 11.
Philippe Save
Air War in Belgium
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Philippe Save et deux officiers US